Inventaire du monde à perdre
Une exposition contée, de et par Vanessa Jousseaume
Des collections naturalistes insolites et l’histoire de leur découverte à La Survivace
Face au réchauffement climatique,
Face à la perte de la biodiversité,
Face à la disparition du vivant,
Face à l’apocalypse ordinaire, quotidienne,
Face à l’incertitude d’un futur possible,
Que va t’il nous rester ?
Vanessa Jousseaume nous invite à plonger dans l’univers des Român, deux bricoleurs amoureux de la Nature, désenchantés par le réel et engagés dans une lutte folle, désuète et toute personnelle contre la perte du vivant. A l’échelle de leur ferme du sud Deux-Sèvres, de 1978 à 2012, cette femme et cet homme ont tenté de figer les beautés de la nature, de rassembler les ultimes preuves de leur émerveillement face au miracle de la Vie. Avec leurs outils et leurs compétences, leurs visions bien plus poétiques que scientifiques, ils ont collectionné pendant 34 ans les souvenirs du monde qui reste à perdre …
L’Inventaire du monde à perdre raconte l’ambition de ces collapsosophes, tentant de garder mémoire du vivant avant qu’il ne disparaisse, avant l’heure du réchauffement climatique, de la perte de la biodiversité, des théories de l’effondrement, bien avant aujourd’hui.
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Les collections naturalistes insolites
Curiosités de plumes
Mur en contreplaqué vieilli.
Série de vieux cadres rectangulaires en bois.
Collection de plumes d’une cinquantaine d’oiseaux.
Les portraits de plumes sont comme des photos de famille et donnent la sensation d’entrer dans l’intimité d’un cabinet de curiosités naturalistes.
Au centre de la collection, un cadre se distingue, ovale et doré, avec une plume de Cocote. Il a sans doute inspiré cette galerie de portraits, collection de plumes d’oiseaux sauvages ou domestiques, sédentaires ou migrateurs. Chaque cadre représente un oiseau, et les plumes collectées sont celles de nos espèces locales, sûrement des plumes de mues trouvées au fil de promenades.
Cette collection permet de raconter les usages, typologies et morphologies des plumes, de s’émouvoir des couleurs, brillances et douceurs des plumages, de détailler quelques espèces endémiques d’oiseaux et leurs habitudes, migrations, répartitions, disparitions.
Broderies arachnéennes
Série de 12 broderies
Tambours à broder en hêtre de 32 cm de diamètre
Coton noir 70 x 70 cm brodé de fils argentés
Les broderies représentent différents modèles de toiles d’araignées orbitèles, celles qui construisent des toiles géométriques. Chaque espèce dessine une toile à forme reconnaissable, qu’elle occupe à sa façon et qu’elle détruit en reconstruit chaque jour.
La collection reproduit le dessin des toiles de différentes épeires (épeire des fissures, épeire à dents de scie, épeire à 4 points ...), alsine, hyptiote étrange, tétragnathe étirée, méta d’automne, argiope frelon, ulobore pâle ...
Cette collection permet de faire découvrir ce que sont les arachnides, de faire comprendre le travail, la méthode et l’acharnement de ces mal-aimées en montrant l’usage et la beauté de leur toiles.
Atlas racinaire
Série de 14 tableaux de 30 x 84 cm.
Papier aquarelle, encre, aquarelle monochrome
C’est un atlas de plantes utiles, toutes comestibles. Elles sont fourragères, alimentaires, médicinales. Connues de tous parce que consommées couramment.
On y découvre le systèmes racinaires des plantes, leur ancrage à la terre. On y observe les parties invisibles et méconnues des plantes, souvent bien plus complexes que la partie apparente : des racines chevelues, une racine pivot unique, des racines qui plongent et des radicelles qui remontent vers le ciel, … et des longueurs impressionnantes.
Cette collection permet de raconter l’utilité pour les plantes de leurs racines, pour y puiser eau et nutriments, y faire des réserves, mais aussi aérer la terre… d’expliquer la symbiose unique entre la plante et le sol. C’est aussi l’occasion de montrer que tout est bien plus secret et miraculeux qu’il n’y paraît.
Gestes oubliés
Série de 49 photographies, format carré
Tirages Polaroïd inclus dans un casier bois ou tirages muraux 20 x 20 cm (selon les lieux)
La collection présente des mains au travail, montre des gestes ancestraux, simples, quotidien. On y voit les mains de ceux qui pensent, les mains de ceux qui œuvrent, les mains de ceux qui nourrissent, les mains de ceux qui jardinent, les mains de ceux qui jouent, de ceux qui s’occupent, de ceux qui vaquent aux petites tâches quotidiennes, …
L’ensemble raconte la vie d’un village, ses corvées, ses travaux, ses occupations. En montrant la multitude d’activités, de savoirs-faire, de compétences de ses habitants, les photographies racontent l’identité rurale d’un territoire autonome.
En révélant la multitude des gestes des mains au service de l’intelligence humaine, cette collection questionne sur leur disparition, celle de la continuité locale des gestes simples au service des autres.
Planches entomologiques
Série de 8 planches de 100 x 150 cm.
Contreplaqué peint sur châssis pin.
Insectes découpés dans des lames de peuplier ou des chutes de contreplaqué, peints à l’encre.
Cette collection de planches entomologiques s’inspire des planches naturalistes d’autrefois. A l’exception d’une planche, les sept autres représentent les grandes familles d’insectes.
Pour chaque famille, une douzaine d’insectes représentatifs sont agrandis et reproduits en plusieurs exemplaires, découpés finement et peints dans leur couleur dominante. On y retrouve les formes de leurs corps, pattes, antennes.
Les familles représentées sont les coléoptères (Scarabées), les hémiptères et dermaptères (punaises, pucerons), les phasmes, dictyoptères (mantes) et orthoptères (sauterelles), les diptères (mouches, moustiques et moucherons) , les hyménoptères (abeilles, fourmis et guêpes) , les lépidoptères (papillons), les éphémères, odonates et perles (Libellules et insectes du bord de l’eau).
Cette collection permet de confirmer notre méconnaissance des insectes et de s’interroger sur leur rapide disparition.
Le chat mécanique
Planche à dessin.
Série de croquis, esquisses, plans techniques et images de références.
Ce projet est celui de la construction d’une marionnette de chat, d’un chat mécanique.
La collection recense des croquis d’observation d’un chat dans ses postures ; des références visuelles de planches anatomiques et d’écorchés ; des décompositions photographiques et dessinées de course, saut et mouvements ; des études de décomposition du squelette, de la musculature, des articulations.
Un plan tracé à l’encre, sur calque, détaille l’exécution, les dimensions, les matériaux, pour la réalisation d’un chat mécanique, d’une marionnette de chat. L’objet reste à l’état d’étude.
Cette collection s’intéresse à l’animal domestique, objet d’étude quotidien du sauvage apprivoisé, aimé et intégré à la vie de famille. Il questionne en douce la capacité des machines à remplacer - ou non - le vivant.
Chants d’oiseaux
60 oiseaux en papier plié, suspendus
Un pavillon de phonographe et des cages à oiseaux
Cette installation naturaliste sonore et éolienne, est une composition d’objets suspendus accompagnée par une diffusion sonore de chants d’oiseaux.
Chaque oiseau en papier flottant au vent est identifié et numéroté ; il renvoie à un chant sur la bande-son diffusée en continue par un pavillon de phonographe.
Cette collection fragile, éphémère, est peut être plus poétique que les autres. Elle fait découvrir la diversité des chants d’oiseaux selon les espèces. Elle est l’occasion de raconter pourquoi les oiseaux chantent et comment ça nous enchante.
Conditions
L’Inventaire du monde à perdre se décline en exposition contée « Cabinet de curiosités » et sous la forme légère « Déballage de collections ».
Version Cabinet de Curiosités
Exposition de 6 collections naturalistes avec visites contées
Lieu : lieu public clos avec espaces d’exposition intérieurs et extérieurs et possibilités d’accroche
Temps d’exposition : pour 1 à 10 jours
Visite contée : 1 à 2 visites contées par jour, de 1h
Public : 50 personnes, à partir de 10 ans
Version Déballage de collections
Déballage conté de 4 collections
Lieu : lieu public clos avec mobilier
Visite contée : 1 à 2 visites contées par jour, 50 min.
Public : 50 personnes, à partir de 10 ans
Un tarif préférentiel est appliqué par l’artiste aux associations de protection de la nature.
Actions de médiation
- Causerie autour de l’art et de la nature
- Atelier de pratique artistique « Art, Nature et Imaginaire » (3h, à partir de 10 ans)
- Atelier de pratique artistique « Création d’une collection naturaliste imaginaire » (20h, à partir de 10 ans)
